Arrivée du Chancelier de Savoie

par Vikentios Jeu 6 Aoû 2015 - 11:15

Si on lui avait dit qu'un jour la Bretagne serait là, devant ses yeux... il ne l'aurait sans doute pas cru. Et pourtant, voici Nantes, et le palais diplomatique. Enfin. La mission du duc de Savoie bien en tête, c'est avec sérénité que le Chancelier de Savoie monta les marches et passa les lourdes portes.

- Veuillez annoncer Sa Grâce Marc-Antoine di Leostilla, Chancelier de Savoie, en mission diplomatique spéciale, à Son Excellence le Chambellan.

Une main sur la garde de son épée, le bras inverse replié sur lui-même pour soutenir sa longue cape, le Chancelier patienta.

par **Anne-Solenn Wolback** Jeu 6 Aoû 2015 - 16:01

Le chambellan ne savait plus où donner de la tête, le déménagement avançait, mais les dossiers déménagés devaient être classés, ou archivés selon leur ancienneté,
et c'était un travail long et fastidieux. Elle était dans son bureau, hésitant à placer un certain manuscrit dans la pile des archives ou dans celles de dossiers actifs, quand un des gardes en faction à l'entrée du château entra dans la pièce, à la suite des laquais chargés de piles de vélins de toutes sortes. Il salua respectueusement la Comtesse et lui apprit que le chancelier de Savoie attendait dans le salon réservée à la réception des nouveaux arrivants. Abandonnant avec enthousiasme sa tâche ingrate, et poussiéreuse, la jeune femme remit de l'ordre dans sa chevelure, secoua ses vêtement poussiéreux et, s'étant assuré qu'elle était présentable, suivit le garde à travers les couloirs, où se pressait une foule de serviteurs chargés de documents, de meubles ou de draperies.

L'homme qui l'attendait avait une silhouette imposante et, la main sur le pommeau de l'épée, semblait prêt à toute éventualité. Ce qui fit sourire le chambellan, car le seul risque qu'il courait était de se faire renverser par un valet maladroit chargé d'une table ou d'un fauteuil encombrant. Elle s'avança vers lui, un sourire accueillant aux lèvres.

Excellence, soyez le bienvenu en ces lieux quelque peu agités. Il faut nous excuser, le château est en totale transformation et nous nous installons à peine dans nos nouveaux locaux...

Elle s'interrompit, rosit légèrement et reprit avec un petit sourire confus:

... mais, je suis impardonnable, j'en oublie de me présenter. Je suis la Comtesse Anne-Solenn Wolback, le Capitaine de ce navire en folie... ou plaisanterie mise à part, le Chambellan de Bretagne. Je suis ravie de faire la connaissance du Chancelier de Savoie.

par Vikentios Ven 7 Aoû 2015 - 11:00

Il est des images qui parfois vous frappent. Tandis que le chancelier scrutait le fol manège des domestiques les bras chargés, s'éparpillant depuis l'entrée vers d'innombrables couloirs, il se posait quelques questions. Rien de très professionnel, il fallait bien l'avouer. Il se demandait si ses appartements seraient confortables, s'il faudrait loger à l'hôtel, s'il se ferait aux mets locaux. Tout un programme. Il était néanmoins prêt à embrocher le premier valet qui pourrait le bousculer. Bon, comme il n'était pas chez lui, il aurait sans doute juste hurler sur lui, et l'aurait présenté au maître de la domesticité, voire au chambellan. En parlant de chambellan, voilà qu'une jeune femme approchait. Ses allures, son port, ne laissaient transparaître qu'une noblesse évidente. Elle lui souhaita la bienvenue. Antoine inclina la nuque sans toutefois savoir quelle manière adopter avec cette dernière, noble ou non. Il restait donc un peu sur le retrait et la défensive. Quand toutefois elle rosit, et corrigea son petit oubli, Antoine fut enclin à tout pardonner, bien entendu. Il afficha un sourire réconfortant et fort sympathique.

- Votre Grandeur.

Il prit délicatement la main du chambellan, et exécuta un baisemain impeccable. L'on était gentilhomme soucieux de l’Étiquette ou bien l'on n'était rien. Regardant à nouveau autour de lui, le chancelier hocha la tête.

- Cette animation apporte un peu de vie, je trouve. C'est toujours agréable aujourd'hui où nous trouvons la plupart des chancelleries vides et désaffectées... là est le vrai malheur de notre temps. Nous remplissons les casernes et délaissons les ambassades.

Il aurait pu discuter longuement de tout ceci, surtout si la comtesse était d'accord avec lui. Les yeux gris du duc de Nice se perdirent dans ceux de son homologue.

- Je suis tout aussi ravi de rencontrer Son Excellence le Chambellan de Bretagne. Et je suis certain que nos discussions à venir ne pourront qu'être bénéfiques pour nos deux contrées.

Il eut un nouveau sourire au moment où un valet évita de justesse la chute d'une pile de livres.

par **Anne-Solenn Wolback** Sam 8 Aoû 2015 - 0:09

Sans rien laisser paraître de son anxiété, Anne regardait le disgracieux ballet des déménageurs occasionnels autour du chancelier. Sa plus grande crainte était de voir l'un des lourdauds renverser le Savoyard. Déjà il avait échappé au danger représenté par deux valets transportant avec peine une lourde armoire en chêne, ils avaient bien failli l'aplatir contre un mur en passant près de lui

Oh, Excellence, voilà une animation dont je me serais bien passé, je vous assure. Cependant je ne puis que reconnaître la justesse de vos propos. Les Chancelleries sont souvent abandonnées et les candidats à la diplomatie se font de plus en plus rares...

Elle s'interrompit brusquement et fit un saut de côté pour éviter, de justesse, un valet dont la vue était obstruée par une montagne de draperies, et qui arrivait à fond de train. Elle poussa un soupir et adressa un petit sourire amusé au Chancelier.

Excellence, ne restons pas là, nous finirions par être victime d'un accident. J'ai fait préparer un salon confortable*, loin de toute cette agitation. Veuillez me suivre, je vous prie.

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